NOMBRES DE PAGES : 311 pages
DATE DE PUBLICATION : 19 août 2020
LANGUE D'ORIGINE : Français
AUTEUR : Sébastien Spitzer
PRIX : 19€90 (papier) / 13€99 (ebook)
Il est l'auteur de "Ennemis intimes, les Bush, le Brut et Téhéran" en 2006 aux éditions Privé.
"Ces rêves qu’on piétine" (2017), son premier roman, met en lumière les ombres de Magda Goebbels et de ceux qui tentent de survivre à l’enfer.
Sebastien Spitzer nous emmène à Memphis en 1878. Nous suivons plusieurs protagonistes lors de l’épidémie de la fièvre jaune qui s’est abattue sur la ville et qui a fait des milliers de victimes en quelques jours.
Nous faisons la connaissance des trois personnages principaux.
La première est Anne Cook : Tenancière d’une maison close de luxe. On
apprend au fil des pages à connaître cette femme ambitieuse qui ne désire plus
être gouvernée par un homme. Elle est une femme forte et le fait savoir à qui
veut l’entendre. Mais quand l’épidémie s’abat sur la ville, elle va être une
des rares personnes à s’occuper des malades…
Puis nous avons la jeune Emmy, une enfant métissée qui ne rêve que d’une seule
chose : retrouver son père. Elle va devenir une victime collatérale de ce
virus, en perdant plus que ce qu’elle ne recherchait au début du récit. Elle
devait déjà se battre contre le racisme encore très présent malgré la victoire
des nordistes lors de la guerre de Sécession. Mais aujourd’hui, c’est pour sa
propre vie qu’elle doit trouver la force et le courage en elle pour survivre.
Et nous avons Keathing, journaliste et membre du Ku Klux Klan. Face à cette
épidémie, il va devoir se battre contre son aversion pour les « noirs », devoir
s’allier avec eux pour tenter de sauver le peu qu’il reste de la ville de
Memphis et ses habitants.
Trois destins qui vont se retrouver conjointement très liés, mais pourront-ils
réellement survivre ou finiront-ils par faire partie de toutes ces victimes qui
déciment la cité petit à petit ?
Je ne connaissais aucunement l’auteur avant d’avoir pu
assister à une séance de dédicace. La façon dont il s’exprimait pour ses
écrits, toute cette passion et son enthousiasme contagieux, je n’ai pas pu
résister à l’envie de découvrir son dernier roman.
« La fièvre » expose avant tout la douleur humaine sous toutes ces formes que
ce soit le corps ou l’esprit. Au fil des pages, les protagonistes vont sombrer
dans la déchéance la plus totale. Cette souffrance devient plus palpable venant
nous happer pour suivre leur tragique destin. Les émotions sont puissantes, tel
un tsunami qui vient nous submerger. Cette douleur nécessaire est le point
culminant pour que les protagonistes puissent faire ressortir la force, la
détermination qu’ils avaient en eux. Ils commencent ainsi à évoluer, offrant au
lecteur une lueur d’espoir. Cette petite étincelle provient d’ailleurs du
personnage d’Anne Cook. Elle devient le personnage central qui relie tous les
autres, créant une certaine harmonie commune. Elle est le symbole d’une renaissance
pour tous. La lueur d’espoir au sein des ténèbres.
Sebastien Spitzer a un style poignant et très vivant. Il manie sa plume avec dextérité, maîtrisant les mots avec une justesse incroyable. Il apporte la vie à travers des protagonistes vrais et non vertueux. L’Homme ne l’est pas de nature. Face à l’horreur, il en sort une beauté magnifiée par la noirceur des âmes ou des blessures humaines.
En conclusion, « La fièvre » est un récit poignant, riche et authentique tant les émotions humaines sont retranscrites avec une justesse incroyable. Dans un contexte historique parfaitement décrit, le lecteur fait un saut temporel pour vivre avec des personnages captivants.