GENRE : Policier
EDITION : Fayard
NOMBRES DE PAGES : 557
PUBLIE LE : 29 Septembre 2021
LANGUE D'ORIGINE : Français
AUTEUR : Cédric Sire
PRIX : 21€90 (broché) / 15€99 (Ebook)
" Estel Rochand a été écartée de la police à la suite d’une terrible bavure qui a causé la mort d’une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Désormais garde du corps de seconde zone, cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l’existence comme elle l’a toujours fait : à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence.Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web, qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui peut bien se cacher derrière cette « red room » appelée La Saignée, diffusant des meurtres à la perversité absolue ? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade : découvrir l’identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l’arrêter. Coûte que coûte.
Un terrible compte à rebours a commencé. "
Après deux ans d’attente, Cédric Sire nous offre enfin un nouveau thriller. « La Saignée » est un roman où la violence physique prédomine. Un roman policier bien loin de ce que l’auteur a pour habitude de montrer à ses lecteurs. Je dois bien avouer avoir été déconcertée par ce nouveau style.
« La Saignée » est un site internet
disponible sur le dark web où se perpétuent des meurtres ultraviolents. Le
policier Quentin Falconnier, spécialiste en cybercriminalité qui fait de cette
enquête, une affaire personnelle.
De l’autre côté, on suit Estel Rochand. Ancienne policière qui a causé la mort
d’une innocente par accident, vit dans le tourment depuis plusieurs années.
Désormais garde du corps pour des clients peu recommandable, elle va vite sombrer
dans un enfer impossible à s’extirper sans aide.
Cédric Sire nous a habitué à des
romans très sanglants, voir totalement gore. Dans « La Saignée », on sent une
certaine retenue, ce trait bien identifiable de l’auteur est laissé de côté au
profit de la psychologie des personnages. Il permet à ses protagonistes de vivre
et de souffrir. Le lecteur arrive à se faire une image assez rapide grâce à ses
descriptions poignantes. Il distille petit à petit des indices, des messages
cachés sur la nature profonde des personnages. Un coupable idéal à cause de son
passif, une figure d’autorité qui n’est pas réellement ce qu’il semble être
face à ses collègues.
On a deux oppositions extrêmement bien travaillées avec Estel Rochand et
Quentin Falconnier. Le retournement de situation est vraiment très bien exécuté !
Dans un second temps, l’auteur s’empare d’un fait journalistique qui a marqué
les mémoires ces dernières années. Le mouvement #metoo ! Il fait de la femme la
pièce centrale de son livre. Premièrement, le côté patriarcal qui écrase les
femmes. Les sous-estimant dans leurs fonctions (ici la police ou garde du
corps), puis en tant qu’objet de divertissement pour les hommes qui ont besoin
d’assouvir leurs fantasmes sexuels et pervers.
Deuxièmement, on a la femme forte qui se bat contre vent et marée, la femme
intelligente qui dérange parce qu’elle se montre plus déterminée et obtient de
meilleurs résultats qu’un homme. L’auteur a manié avec habileté les
oppositions, prouvant à quel point le comportement masculin est totalement horripilant
et aberrant quand on vit au XXIe siècle.
Le seul point négatif pour ma part,
car tout n’est malheureusement pas parfait. C’est le rythme un peu lent du
scénario. L’action est très longue à se mettre en place, même s’il faut
comprendre la psychologie des protagonistes pour avancer.
Suivant son style d’écriture depuis de nombreuses années, je dois reconnaître
que tout est manié avec subtilité et précision. Mais, je suis forcément déçue
de ne pas retrouver ses descriptions gore. En tant que lecteur, on avait
l’habitude d’être un témoin « privilégié » des meurtres sanglants. Ici, ils
sont simplement suggérés. Seul le prologue m’a procuré ce côté sale et
répugnant qui nous colle habituellement à la peau. C’est ce que j’appréciais
dans les précédents livres, déjà que les éléments fantastiques me manquent beaucoup,
mais si la part de gore se fait absent… Je me sens très frustrée pour ma part.
Pourtant « Vindicta » était excellent ! (même sans le côté fantastique, mais le
gore était omniprésent)
Je suis par contre très admirative sur le travail de recherche en
cybercriminalité, de pouvoir lire exactement comment une enquête peu se
dérouler dans ce domaine.
En conclusion, « La saignée » est un bon polar dont la psychologie des personnages est travaillée à son paroxysme et dont le rôle de la femme est le point central du roman. Mais pour moi, il manque ce côté sombre et gore qui se trouvait toujours dans les romans de l’auteur. Cela me fait un peu mal d’écrire ces mots sachant à quel point j’admire Cédric Sire.
GLOBALE : 7,5 / 10
ECRITURE : 7 / 10
SCENARIO : 8 / 10
PERSONNAGES: 9 / 10
SUSPENS : 7 / 10
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